Est-ce que l’on peut légitimement se dire fin connaisseur de la chose rock, si on n’a pas assisté un jour dans sa vie à un concert à l’Abattoir de Lillers. La plus vieille MJC du Nord Pas-de-Calais accueille régulièrement Elliott Murphy que j’ai eu l’occasion de voir à quatre ou cinq reprises dans cette salle. L’atmosphère du lieu est unique. L’ambiance y est conviviale, les drapeaux « front de gauche » sont ornés dans la salle à coté des affiches de groupes qui ont joué dans ce lieu unique (une bonne partie des groupes de pub rock et alternatifs), les pâtes bolo (plat unique les soirs de concerts) sont délicieuses et c’est le ventre bien calé que nous nous positionnons autour de la scène.
Ce soir, c’est archi full, beaucoup de monde est venu voir l’ami Elliott. La promiscuité du lieu favorise les discussions inopinées avec nos voisins de tables. Et ça vient de loin pour assister au concert, des fans de région parisienne, de Lyon, de Bruxelles ont fait le déplacement. C est la première fois que j’assiste a un concert d’Elliott en mode duo, simplement accompagné d’Olivier Durand.
Le concert commence par une version soft de LAST OF THE ROCK STAR, titre qui ouvre son premier album Aquashow paru en 1973 et classique de ces concerts. La formule, plus austère qu’avec le band évidemment, fonctionne. En mode cool, Elliott joue de l’harmonica et de la guitare, Olivier est vraiment un tueur à la six cordes et accompagne à merveille comme toujours Elliott : jamais démonstratif, toujours virtuose, il emmène les morceaux loin. On vit intensément le moment présent.
Même si nous connaissons par cœur beaucoup de morceaux joués ce soir, on a le poil qui se hérisse quand est joué ON ELVIS PRESLEY S BIRTHDAY, à chaque fois l’émotion est là, on est porté par YOU NEVER KNOW WHAT YOU RE INFOR, une reprise opportune de HEROES de David Bowie nous rappelle à quel point ce titre même joué à la guitare folk est un grand morceau, LAST OF THE ROCK STARS rejoué une fois encore mais en mode plus enjoué (avec tout le public les mains en l’air pendant le refrain), AND GENERAL ROBERT E LEE et sa mélodie entêtante, SONNY réclamé par le public, IT TAKES A WORRIED MAN joué « hors micro » fait toujours son effet, l’air de rien ça rend le morceau encore plus intense d’être joué avec la voix qui porte sans amplification… Les folks songs sont impeccables, Elliott raconte ses anecdotes sur ses tournées au Japon, plaisante et discute avec son public conquis.
On n a pas vu passer ce concert. Voilà, une fois de plus à Lillers, on a eu notre bout d’Amérique avec ce concert de ce grand monsieur qu’est Elliott Murphy. Une trentaine d’albums au compteur, une poésie urbaine teintée d’americana, des références chez Bob Dylan ou Bruce Springsteen. Et si Elliott MURPHY n’était pas THE LAST OF THE ROCK STARS finalement ?
Comme tous les ans, Elliott va fêter son anniversaire en concert au New Morning parisien les 25 et 26 mars prochain. Au programme de ces soirées, le groupe interprétera l’intégralité de l’album LOST GENERATION paru en 1975. Et on sera évidemment de la fête !
En parallèle de la musique, Elliott écrit des romans que nous vous conseillons fortement : MARTY MAY, sur l’itinéraire d une rock star déchue ou POETIC JUSTICE, une histoire de vengeance à l’époque des westerns.
[…] 13 mars : Sugar & Tiger (Comedia / Montreuil) 22 mars : Louise attaque (Lille) 26 mars : Elliott Murphy and The Normandy all stars (New morning) 29 mars : At the drive in + Butcherettes (Trianon) 29 mars : Francis Cabrel (Lille) […]
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