Je n’avais pas vu le Blues explosion depuis un concert en 2008 au Point Ephémère. Et Dieu que l’attente fut longue finalement. Je ne me suis pas rendu compte à quel point ils m’ont manqué .

Ok on a eu HEAVY TRASH, sous différentes formules (ma préférée de loin, étant le groupe accompagné des canadiens de the Sadies) mais rien n’égale le son, la puissance, le groove déstructuré d’un des groupes qui a le plus compté finalement dans ma p’tite vie de fan de rock’n roll.
Un nouvel album est sorti en 2015, FREEDOM TOWER : A NO WAVE DANCE PARTY qui reprend les choses là ou le groupe les avait laissé après l’excellent MEAT AND BONE (2012). Toujours les mêmes formules : du blues, du rock-garage, du punk, du rhytm & blues, du noise rock et aussi parfois du hip hop, les éructations de Jon, un son rêche… Rien de nouveau pour l’amateur éclairé, juste un plaisir prolongé de tout ce qu’on connaît d’eux.

Cette fois-ci, c’est dans la salle archi moderne de la Gaîté Lyrique que le concert a lieu, salle dédié aux « arts numériques »(LoL), qui me semble un poil trop « hype » pour ce concert mais finalement c’était chouette. Je dirais à vue de nez une capacité de 700 personnes.
Parce que mes copains et moi, on n’est pas organisé, on loupe Gemma RAY qui jouait en première partie. Je m’en veux encore tellement ; j’aime son dernier album. C’est pas grave, une prochaine fois, j’espère. Le concert a beau être complet, on arrive à se faufiler très aisément tout devant la scène avant que le concert commence.

Comme annoncé, les trois garçons arrivent sur scène à 21h 10 et d’emblée à peine le temps de dire ouf, le groupe entame « tout a fond », pas besoin de montée en puissance, ça dégomme illico. Ça en est même impressionnant, je ressens les mêmes frissons quand j’ai découvert le groupe à l’époque de NOW I GOT WORRY en 1996. Je pense que c’est la première fois où je les vois (il s’agit de mon septième concert du Blues Explosion) où il y a des écrans derrière la scène qui diffusent des vidéos pendant tout le show : des images de New York, de fresques psychédéliques ou encore l’artwork du dernier album. Ces images colorées apportent une atmosphère encore plus urbaine, arty au show et ça change : j’aime beaucoup. Le son est très bon, fort, clair malgré l’aspect noisy. Parfait pour le groupe. Chapeau au sonorisateur : tout ce que j aime.

Jon (50 ans cette année) est en super forme, élégant, classe. Russel SIMMINS à la batterie, un peu bedonnant il faut l’avouer mais assure les rythmiques toujours avec classe et déstructure les tempos. Et plus flegmatique tu meurs, Judah Bauer, sans sourciller, balance le riff, impose le gimmick au groupe. C’est de très très haute tenue ce soir, j’ai trouvé le groupe a 100 %. Jon Spencer est une véritable bête de scène, ne lâche rien, comme d’habitude, tous les morceaux sont enchainés à peu près sans temps morts. Il fait un peu moins son Lux Interior que par le passé avec son micro mais un peu quand même : « ladies & gentlemen from New york City, Da Bluuuuuuues EXPLOSION », plein de hululements.

Ce groupe est une machine de guerre, pas besoin de basse, pas besoin de mélodies (ou si peu), du groove, des gimmicks, des riffs, une rhytmique de feu suffisent largement à notre bonheur. Je suis reparti comme « à l’époque » dans ma passion pour ce combo, j’écoute presque que ça depuis le concert.

J’ai beau avoir trouvé le concert excellent et le groupe en pleine forme, leur tourneur RADICAL PRODUCTIONS annonçait, seulement quelques jours après le concert à la Gaîté Lyrique, l’annulation du reste de la tournée européenne du groupe et les autres concert français (Bordeaux et Toulouse de souvenir) n’ont pu avoir lieu à cause de soucis de santé. On leur souhaite évidemment un prompt rétablissement en espérant rien de grave. Radical annonçait que les dates annulées devraient être reprogrammées en 2016. Un mal pour un bien, çà donnera l’occasion de retourner les voir l’année prochaine.

Toutes les photos du concert : Lofanax

thejonspencerbluesexplosion.com