SOMNANBULES, le septième album de Raphaël sorti cette année, a été une bonne surprise. L’originalité du disque consiste surtout en la présence d’une chorale d’élèves de CM2 sur quasi tous les morceaux du disque. Ça a l’air de rien mais il s’en dégage une atmosphère rafraîchissante, pleine d’imaginaire enfantin. David ivar Herman Dune, venu prêter main forte, a co composé plusieurs morceaux. Le disque est joyeux, spontané, avec une légère touche de mélancolie et au final attachant.
Et contrairement à l’album précédent, on a le droit à une vraie tournée. En effet Super Welter, sorti en 2012, n’avait été défendu que très peu sur scène, quelques festivals ponctuels uniquement. Cette fois-ci chaque ville où se déroule le spectacle, une chorale d’enfants issue des conservatoires locaux a répété les morceaux et vient faire la chorale pendant le concert.
Nous nous sommes rendu à la date parisienne de cette tournée, au Cirque d’Hiver dans le 11e arrondissement. Je ne m’étais jamais rendu dans cette salle auparavant. Raphaël et ses musiciens jouent dans « l’arène » et le public est assis tout autour. Nous avions des sièges pas spécialement bien placés : nous étions assis à une rangée convenable, mais notre perspective était telle que nous voyions le groupe de profil.
Pendant environ un tiers du concert une chorale d’enfants est comme prévu venu chanter les titres du dernier album. Le résultat est convaincant : ça apporte un truc, un souffle profond et enthousiaste aux morceaux. Mention spéciale à Somnambules et Sur mon dos. Raphaël a ensuite pioché dans sa discographie, riche maintenant de plusieurs albums, de morceaux bien fichus. J’aime ses disques, j’ai eu l’occasion de le voir à plusieurs reprises (première partie de Jean-Louis Aubert au Zénith de Paris en 2002, à l’Aéronef de Lille en 2010 et au théâtre Sébastopol de Lille en 2011) et il m’a convaincu à chaque fois.
En revanche sensation un peu mi-figue mi-raisin cette fois-ci. Le pourtant très émouvant « Chanson pour Patrick Dewaere » n’avait pas son intensité habituelle… les « tubes » Caravane et Dans 150 ans sont toujours plaisants mais le parti pris des arrangements plus doux, plus folks n’étaient pas mes préférés. De bons moments par ailleurs, d’excellents musiciens (j’ai reconnu Alexsander, le bassiste des Insus et le clavier de Keren Ann / Biolay), une reprise très épurée de Blue Jean de David Bowie, une danseuse est venu faire une démonstration « moderne » pendant un des morceaux (je ne me rappel plus lequel), Raphaël a fait un tour dans l’arène du cirque pour jouer quelques morceaux solos sur le rebord de la piste.
Voilà, une soirée sympa mais pas exceptionnelle. Loin en tout cas de l’enthousiasme que j’ai pu lire dans la presse sur d’autres concerts de cette tournée. A noter que Raphaël sort ces jours-ci un album de reprise de Gérard Manset « Solitude des latitudes ».