Cette rencontre au sommet s’annonçait comme grandiose. Deux de nos héros du garage rock, punkabilly, punk blues, lo fi… (appelez ça comme vous voulez) étaient à l’affiche du club de l’Aeronef ce mardi 3 mai. Pas faute de vous avoir motivé chers lecteurs mais on ne regrette pas une seconde les quelques litres de gasoil cramés pour assister à cette soirée.
La programmation de la salle tient absolument à nous faire aimer la ville de Tucson (Arizona) et elle y parvient parfaitement. Comme Calexico vu dans la même salle dix jours avant, Bob Log III est originaire de cette même bourgade. On est loin de l’ambiance « aérienne » , mariachesque de la bande à Joey Burns. Ici , on est dans le blues cru, punk, à la mode « fat possum », label d’ailleurs sur lequel Bob Log a sorti plusieurs albums.
Alors pour ceux qui ne connaissent pas le gaillard, Bob Log III est un ancien membre du combo DOO RAG; influencé par le delta blues, et avec un dress code qui n’évolue pas depuis bientôt vingt ans, soit une combinaison et surtout un casque de moto à paillettes où est incorporé un vieux combiné téléphonique… Ça peut surprendre dans un premier temps. A aucun moment et depuis plusieurs années que je suis le monsieur, on n’a vu le visage du garçon sur scène. Ça éructe , ça balance du « Bonsoir LILLE MOTHERFUCKER », ça joue du bottleneck, il tape des pieds sur sa grosse caisse ou ses cymbales, et il joue vite le bougre.
C’est assez balaise de tout coordonner. Et il y parvient en étant jamais chiant alors que le concept peut paraitre austère au premier abord. En vrai je ne sais pas comment il fait pour assurer. J’imagine qu il doit faire soixante degrés sous son casque, et il ne reprend que rarement son souffle entre les morceaux.
Comme d’habitude, quelqu’un du public est venu sur ses genoux et on a gonflé des ballons. Ça a beau être répétitif de par le concept mais c’est systématiquement jubilatoire, le bonhomme sait tenir une scène et rendre le public attentif et impliqué dans la soirée.
Bob Log a sorti pas moins deux albums cette année : le thème de GUITAR PARTY POWER reviendra souvent le long du concert. Bob Log se lève entre chaque morceau et levant les bras au ciel en éructant un MOTHERFUCKER de bon aloi. Ce mec est définitivement le Remy Bricka du punk, une valeur sûre, il tourne en gros en continu et a peu près tous les ans, on peut aller le voir en Europe .On espère vous avoir motiver pour ne pas le louper la prochaine fois.
Ensuite, juste le temps de se déshydrater et sans tambour ni trompettes, le gang rockabilly de Jon Spencer et Matt Verta Ray (moustachu ce soir là) prend place sur scène. Bon je suis obligé de vous dire, que de base, je considère Jon Spencer comme un génie, il a tout : le feeling, le groove, la belle gueule, la classe… c’est notre Elvis indé. On est loin du rock’n’roll déstructuré du Blues Explosion et je crois que je préfère la formule Heavy Trash que celle de son groupe initial.
Un contrebassiste et un batteur viennent epauler Jon & Matt. Ce qui est bien, c’est qu’à chaque fois qu’on voit la groupe la formule est différente. J’ai un souvenir ému du concert au grand mix en 2008 avec les Sadies en backing band, qui apportait une touche country à leur morceaux punk rockab, ou encore l’année dernière quand c’etait Bloodshot Bill qui tenait la contrebasse.
C’est sans surprise, ils ne s’arrêtent jamais de jouer comme Bob Log III, Jon à la guitare acoustique, enchaîne sans pause, il reprends son souffle avec les gimmicks « Ladies and Gentlement, This is HEAVY TRASH » et encore ses fameux « Yeah BABY…. ». Matt verta ray prend parfois le micro pour des titres légèrement plus calmes mais toujours dansants,son rôle sinon étant d’agrémenter chaque morceaux de petits solos toujours bien sentis.
On peut dire que tout le monde s’en est pris plein les yeux et les oreilles ce soir là. Des titres des trois albums ont été joués, d’autres aussi que je ne connaissais pas. Ça fait plaisir à voir des concerts où tout le monde est joyeux, tout le monde s’éclate. Le public , comme le groupe. Un final en apothéose, le groupe rincé, Jon est venu dédicacer des affiches au merchandising à la fin du concert.
Un immense merci à l’Aéronef de programmer des doubles affiches comme celle-là. On a pris notre pied. Bob Log III nous a rappelé les bases, Jon Spencer et sa troupe nous ont donné une grande leçon de rock’n’roll. On en redemande, vivement le prochain !
Sauf que le son – et là le groupe n’y peut malheureusement rien – est pourri. Poussé, saturé au détriment d’une clarté qu’exige la formule country/rock’ab avec notamment l’utilisation d’instruments qui méritent le respect du son qu’ils sont supposés rendre. Mais c’est souvent le problème des concerts rock en France depuis quelques années. A qui la faute ? Comme l’a dit Ted Nugent (quelle référence !) il y bien longtemps,’if it’s too loud, it means you’re too old !’. Ce qui peut-être est mon cas. Toutefois, avec l’âge mais l’expérience d’un sacré paquets de concerts, je maintiens que ça empire. Au point d’ailleurs que désormais ce sont les premières parties qui bénéficient d’un meilleur traitement contrairement à une certaine époque où, pour valoriser la tête d’affiche, leur son du support band était souvent maltraité.
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