Hellfest 2017 : les concerts qui nous ont marqués

Le Hellfest, un nom qui a lui seul évoque les fantasmes les plus fous pour les fans de rock/metal que nous sommes. Capable de proposer des légendes en tête d’affiches, comme Deep Purple & Aerosmith entre autre, des confirmations de ce qui se fait de mieux en ce moment, tel que Airbourne ou encore Five Finger Death Punch, en enfin de véritables découvertes et autre curiosités à l’image de Inglorious, Myrath et Vodun pour ne citer qu’eux.

Etant seul je n’ai pas pu, évidemment, couvrir l’intégralité des 170 concerts données sur l’ensemble de week end (jeudi y compris). Je vous livre donc une sélection des concerts qui m’ont particulièrement marqués.

Avant de débuter, il est bon de rappeler que le Hellfest, c’est avant tout une atmosphère. Un hymne, une déclaration d’amour à la culture metal. Tout est mis en place pour nous plonger dans un autre monde, au détriment de  »puriste » qui reprocheront au festival d’avoir perdu son âme élitiste, employant même le mot  »DisneyLand ». Ont-ils tort ? Chacun est juge. Néanmoins le staff nous catapulte dans des décors travaillés, bruts, au cachet saisissant. Dès la pose de bracelets sous d’énormes enceintes estampillés Hellfest pour l’occasion, nous voilà en plein cœur du HellCity Square. Une mini ville où l’on retrouve commerces proposants habillements, patchs, goodies, bijoux, cornes, CDs, vinyls, livres, DVD, instruments, artworks etc., tatoueurs, barbiers, coiffeurs, bars, salle d’arcade et, bien sur, une scène pour les chanceux arrivés dès le jeudi pour installer leur tente dans l’immense camping proposés aux festivaliers, théâtre de rencontres en tout genre et d’inoubliables apéros.

INGLORIOUS

Premier concert du festival, les anglais ouvrent le bal sur la Main Stage 2 avec leur hard rock classique mais efficace, la voix claire du frontman se distingue très bien, notamment sur des titres comme Until I Die, Breakaway ou Holy Water issu de leur premier album. Le deuxième disque fraîchement sorti nous est également présenté en cette chaude matinée de juin, et les titres accrocheurs tel que I don’t need your loving ou Hell or high water sont repris par le public bien décidé à profiter de ce début de festival.
Une bonne entrée en matière qui annonce un festival sous les meilleurs auspices.

Setlist
Breakaway
Hell or high water
Girl got a gun
High class woman
I don’t need your loving
Holy water
Until I die

MYRATH

Le groupe de metal progressif Myrath était attendu ce vendredi midi. Et c’est peu dire vu le monde amassé devant la Main Stage 2. Les tunisiens plantent le décor. Une danseuse, des minarets en fond, on est parti pour une bonne demi heure de metal aux accents orientaux. Voix, guitares, danses, claviers, tout est présent pour nous faire voyager avec un groupe qui se dépense sans compter. On regrettera un son en deça qui sera corriger au fur et a mesure du set, mais qui ne gêne pas au plaisir que nous prenons devant ce groupe atypique, qui aurait peut-être dû bénéficier d’un meilleur créneau horaire pour une meilleure exposition.

Setlist
Believer
Storm of lies
Wide shut
Get your freedom back
Tales of the sand
Endure the silence
Madness
Nobody’s lives
Duat
Sour Sigh
Merciless Times
Beyond the stars

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AVATAR

Messieurs, Dames le cirque metal originaire de Suède est en ville ! Les musiciens et le chanteur s’avancent sur scène, doté d’un charisme rare, renforcé par le maquillage et la tenue soignée, commencent leur set par Hail the Apocalypse, titre regroupant à lui seul ce que Avatar fait de mieux. Des textes forts, violent et des solos complexes, mélangés à des rimes enfantines. La mise en scène horrifique, les rires malicieux et les mimiques du chanteur captivent l’audience dans ce concert atypique qui ne manquera pas de suivre ce grand groupe en devenir lors de leur prochaines tournées.

Setlist
Hail the apocalypse
Paint me red
New land
Bloody Angel
Tooth, Beak & Claw
The eagle has landed
Let it burn
Smells like a freakshow

TAGADA JONES

Habitué de leurs concerts, j’y suis surtout allé pour me défouler, pogoter et passer un bon moment en chantant à tue-tête paroles des chansons que je connais par cœur.
Et pour tout vous dire, la Warzone n’a jamais aussi bien porté son nom que pendant ce concert. La poussière, la sueur, et la bière a coulé à flot pendant cet heure de concert où les garçons ce sont donnés à fond proposant leurs titres punk qui marchent à tous les coups. L’intensité proposé par le groupe se ressent jusque dans la fosse, où pogos, slams, et wall of death s’enchainent dans la poussière omniprésente par ce temps sec (qui empêchera un peu la lecture des concerts du week-end). Cela n’empêche pas le groupe et le public de prendre du plaisir dans un des meilleurs concerts du week-end.
Replay du concert

Setlist
Envers et contre tous
Zéro de conduite
La peste et le choléra
Yec’hed mad
Instinct sauvage
Karim & Juliette
Tout va bien
Pertes & Fracas
Les nerfs à vif
Vendetta
Vendredi 13
Je suis démocratie
Mort aux cons

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SABATON

Avec un tank érigé sur la scène servant de support à la batterie, on ne pouvait que s’attendre à du lourd et du brutal sur la Main Stage 2 pour une des tête d’affiche du vendredi, et cela n’a pas manqué. Je pense que le groupe a été surpris d’être propulsé comme ça sur une si grande scène à cette heure tardive. Et on peut dire qu’ils en ont profité pour nous en mettre plein la vue et prendre du plaisir à jouer, avec les nombreuses relances du chanteur ainsi que les sourires qui se dessinaient sur l’ensemble du groupe, eux habitués à être sérieux avec leurs titres, véritables ode à la guerre, aux batailles, et à la victoire.
Le set était beau, fun, bon, énergique, quoiqu’un peu trop lisse pour certains. Mais les effets pyrotechniques (flammes, explosions, fumées…) m’a laissé une énorme impression et je regrette même de les avoir loupé à Lille plus tôt dans l’année.
Replay du concert

Setlist
Ghost division
The art of war
Carolus tex
Screaming eagles
Sparta
The last stand
Winged hussars
Swedish pagans
Night witches
Primo victoria
Shiroyama
To hell and back

ROB ZOMBIE

Lorsque celui ci n’est pas occupé dans le cinéma d’horreur, il lui arrive de sortir des CDs, et des bons qui plus est ! Et lorsqu’on nous annonce que la production sera  » Full US », l’attente était à hauteur de l’événement. Gros jeux de lumières, des écrans partout pour installer une ambiance horrifique comme lui seul connaît les secrets. Rob nous livre un show énergique, bougeant sur l’ensemble de la scène, communiquant avec le public. Bref un grand show. Dommage que le concert qui suit, soit celui des pirates d’Alestorm sur une scène annexe, qui m’empêche de voir la fin du set pour me placer au plus près du Temple pour apprécier ce qui s’annonce comme un des grands moments du Hellfest 2017.

Setlist
Superbeast
In the age of the consecrated vampire we all get high
Living dead girl
Scum of the Earth
More human than human
Blirzkrieg bop
Thunder kiss ’65
School’s out
Meet the creeper
Get your boots on ! That’s the end of rock and roll
Well, everybody’s fucking in a U.F.O.
Dragula

ALESTORM

Pirates ! Cela vous fait pensez à une publicité ? Et pourtant ! Les écossais d’Alestorm ont su conquérir grâce à leur metal pirate un public large qui aura du mal à s’engouffrer auprès de la scène annexe du Temple. Pourquoi ne pas les avoir propulsé en Main Stage alors qu’ils avaient littéralement surchargé cette même scène 2 ans auparavant ? Nul ne le sait. Quoiqu’il en soit, le public est présent en grand nombre prêt à mettre le feu. Et on ne s’y trompe pas tant les costumes & drapeaux pirates sont de sorties, ainsi que divers animaux marins gonflables et autres coffres aux trésors. Hélas le son n’est pas à la hauteur de l’événement, mais cela ne gêne pas à la joie de voir les pirates sur scène qui prenne à malin plaisir à se produire devant nous et à présenter leur dernier album en date No grave but the sea. Outre les traditionnels pogos, l’ensemble de l’assistance joue le jeu de s’asseoir et de ramer bien décider à faire avancer la galère d’Alestorm durant cet heure de set.
Il est 2h, la journée s’achève. La fatigue se lit sur les visages, mais également la joie d’avoir été enrôlé dans la piraterie.

Setlist
Keelhauled
Alestorm
Shipwrecked
Magnetic north
The sunk’n norwegian
Nancu the tavern wench
Mexico
Fucked with an anchor
No grave but the sea
Drink
1741 The battle of Cartagena
Rum
Wenches & Mead

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Extrait du concert d’Alestorm, 1741 The battle of Cartagena

 

STEEL PANTHER

Étant un très grand fan des panthères d’acier, il m’était impensable de rater leur passage au Hellfest cette année, et je risque de ne pas être très objectif pendant ce compte rendu.
Il est 16h55 sur la Main Stage 1, et c’est une grande heure de Glam rock parodique à laquelle nous allons assister. Le groupe entre en scène tenues flashys, cuirs, foulards, T shirts troués, (fausse) longue chevelure au vent, le ton est donné. Et c’est sur le classique Eyes of a Panther issu du premier album Feel the Steel que Steel Panther débute leur show. Entre musiques accrocheuses, aux paroles excessivement, et volontairement, graveleuses, sketchs potaches mettant l’accent sur la belle nature féminine, le groupe se donne à fond et compte bien profiter de leur seule date française de leur tournée estivale. Et cela se voit ! Certes c’est un groupe bien carré, et les voyant régulièrement je leur reproche souvent le côté trop américain de leur spectacle, tout calibré au millimètre. Néanmoins la présence d’une rampe pour la tête d’affiche du soir (Aerosmith) vient bousculer leurs habitudes, et l’on voit le groupe profiter de l’ensemble de l’espace qu’il leur est destiné.
La présentation du groupe, qui durera quand même une petite dizaine de minute, montrera tout leur côté parodique et décomplexé. Entre vannes bien placés, une confusion volontaire entre Hellfest et Download lors du  » Nous sommes très heureux de jouer dans le meilleur festival du monde  », et quelques paroles en français dont le fameux  » Montrez vos nichons  » , en musique, du guitariste Satchel. Le show reprend faisant la part belle au dernier album en date Lower The Bar avec 3 chansons issues de ce dernier.
Nous noterons également la traditionnelle invasion de filles sur scène, poitrine apparente pour les plus téméraires. Le public chante, tape des mains, sourit et se prête au jeu de se lâcher devant tant de fun dans une ambiance bonne enfant.
Que dire de ce groupe si particulier ? Ils parlent trop ? Oui ! Ils sont vulgaires ? Oui, très ! Sont-ils des sous Mötley Crüe ? Sûrement. Mais leur style est totalement assumé, leur musique est techniquement irréprochable, Satchel est certainement un des meilleurs guitaristes en activité et surtout ils ont réussi à mettre une sacrée ambiance en ces temps difficiles.
Messieurs, chapeaux bas. Et merci pour la photo, la dédicace, et le mediator.
Replay du concert

Setlist
Eyes of a panther
Goin’ in the backdoor
Just like Tiger Woods
Fat girl (Thar she blows)
Death to all but metal
That’s when you came in
Poontang boomerang
Community property
17 Girls in a row
Gloryhole
Party all day (Fuck all night)

Extrait de The Eyes of a panther

DEE SNIDER

Pas le temps de traîner, Dee Snider, le frontman des Twisted Sister prend ses quartiers sur la Main Stage 2 directement après le concert précédent. Il avait promis l’année dernière que, contrairement à Scorpions, les sœurs tordues prenaient leur retraite définitive et qu’ils ne se produiraient plus jamais. Mais quel plaisir de revoir ce chanteur si charismatique et si spectaculaire sur scène. Et bien qu’il ai sorti son album solo comportant de très bons titres qu’il interprétera tel que We are the ones ou encore So what qui conclura le set repris par un public présent en nombre, c’est bien les titres cultes des Twisted Sister qui seront les plus appréciés, à l’image de The kids are back ou I wanna rock. Mais c’est bien le We’re not gonna take it qui marquera le plus les esprits, avec une version douce, presque a capela en réponse aux tristes événements qui ont lieu un peu partout dans le monde. Néanmoins le rock ne mourra jamais et nous aurons droit à la version traditionnel et donc plus rythmé du titre, repris par une foule conquise.

Setlist
We are the ones
The kids are back
Close to you
Head like a hole
We’re not gonna take it
Crazy for nothing
Outshined
I wanna rock
So what

AIRBOURNE

Il est intéressant de voir la progression des groupes au fur et à mesure que leur nom monte dans les line-up. Des dernières lignes, écrit en tout petit, jusqu’aux têtes d’affiches principales de festivals prestigieux. Airbourne en est l’exemple même. Un mur d’enceinte Marshall pour simple décor, comme Motörhead à l’époque, quatre australiens prêt à en découdre et à nous en mettre plein les yeux et les oreilles. Le concert démarre au quart de tour. Ça saute, ça court, ça crie aussi bien sur scène que dans le pit survolté. Souvent comparé à AC/DC, il est vrai que les ingrédients sont là. De véritables hymnes repris en cœur aux paroles évocatrices de bons moments rock n’roll, des rifs tranchants, une voix perçante et un sens du spectacle prononcé. Le groupe est bien décidé à offrir les images fortes du festival. Et c’est réussi. Distribution de cannettes de bière dans le public en les ayant préalablement explosé sur son crâne, un solo de guitare sur les épaules d’un kangourou dans la fosse, et surtout un autre solo après avoir escaladé les structures métalliques de la scène, et ce sans sécurité, bien sûr. Joel O’Keeffe est la nouvelle définition du frontman.
Une heure passé à la vitesse d’un TGV, qui laisse des marques, Airbourne fait d’ores et déjà partie des plus grands.

Setlist
Ready to rock
Too much, too young, too fast
Down on you
Rivalry
Girls in black
Breakin’ outta hell
Live it up
Runnin’ wild

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ALTER BRIDGE

Emmenés par l’immense Myles Kennedy, qui était venu il y a 2 ans avec le célèbre guitariste Slash, Alter Bridge est attendu au vu de l’immense foule présente à la Main Stage 1. Je pourrais parler du concert en deux points. Musicalement tout est parfait ! La voix est, n’ayons pas peur des mots, parfaite. La guitare de Mark Tremonti fait des merveilles et la cohésion au sein du groupe se ressent jusqu’à nous. Malheureusement, l’ambiance, était en deçà de mes espérances. Tout est très gentillet et le public très familial en ce dimanche après midi, mais c’est un moindre mal, étant donné la guerre qui se prépare pour le prochain, et un des derniers, gros concerts du week-end.

Setlist
Come to life
Farther than the sun
Addicted to pain
Cry of Achilles
Ties that bind
Crows on a wire
Isolation
Blackbird
Metalingus
Show me a leader
Rise today

PROPHETS OF RAGE

Soyons franc, je voulais juste entendre les Rage Against The Machine (sans Zack de la Rocha, mais avec Chuck D de Public Enemy et B-Real de Cypress Hill), et je ne m’attendais absolument pas à repartir avec la banane, des bleus et des souvenirs plein la tête !
Il est 20h20, dernier jour du festival, la fatigue se fait sentir, et pourtant on va rassembler les dernières forces pour la bataille qui s’annonce. Les Prophets of Rage s’avancent sur scène, le poing en l’air avant de commencer le concert par leur titre éponyme. Le concert est rythmé, avec 3 parties bien définies. Les propres morceaux de ce super-groupe (Unfuck the world), les covers de RATM (qui mettront le plus d’ambiance dans le pit), de Public Enemy et de Cypress Hill, et les messages politiques (Fuck Trump inscrit sur la guitare de Tom Morello).
Les titres s’enchaînent avec nostalgie, ce qui contribue à donner une ambiance de dingue au Hellfest, à l’image du slam de Morgane en fauteuil roulant, relayé un peu partout dans les médias.
Le groupe proposera même pendant une dizaine de minutes un medley entier de morceaux hip-hop. Qu’est-ce que c’est couillu dans un festival metal, mais qu’est ce c’est efficace ! Le duo descendra même de scène pour chanter aux barrières jusqu’à l’autre bout de la Main Stage. Ensuite vient l’hommage du groupe à Chris Cornell, parti quelques semaines plus tôt, avec le titre Like a stone où le duo laissera pendant l’intégralité de la chanson, le micro au sol pour nous laisser chanter à leur place. Un beau moment de communion.
Le concert se terminera par Bulls on parade et Killing in the name qui mettra tout le monde d’accord. Les Prophets of rage ont réussi l’épreuve du feu. Leur première tournée européenne, et en tête d’affiche, s’il vous plaît, avec une ambiance détonante, bon enfant, et qui a su rassembler autour d’une performance qu’il ne faudra rater sous aucun prétexte.

Replay du concert

Setlist
Prophets of rage
Testify
Take the power back
Guerilla Radio
Unfuck the world
Bombtrack
Fight the power
Hip-Hop medley // Hand on the pump – Can’t truss it – Insane in the brain – Bring the noise – Jump around
Sleep now in the fire
Like a stone
Know your enemy
Bullet in the head
How i could just kill a man
Bulls on parade
Killing in the name

 

Cette année le Hellfest se sera littéralement surpassé, que ce soit sur la programmation, en terme de décors, d’accueil (fini les heures d’attentes avant de rentrer sur le site des concerts, mais expédié en 5 minutes montre en main), de sécurité en ces périodes noires.. On pourra toujours critiquer le débit réduit des fontaines (en même temps 55000 personnes par jour sous 35°, ça en consomme de l’eau!), la poussière omniprésente et les zones d’ombres très réduites. Cela ne nous a pas empêché de se rassembler, autour d’une passion commune, d’oublier le quotidien, et de profiter de chaque instant, comme seul les bons festivals peuvent le proposer.

A l’année prochaine !

Texte et photos : Benjamin Wozniak

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