Mainsquare Festival 2017 : trois jours de tous les records

Le Festival de musique pop rock d’Arras (Pas-de-Calais), qui présentait comme têtes d’affiche Radiohead et System of a Down, entre le 30 juin et le 2 juillet dernier, a attiré 125 000 amateurs à la citadelle d’Arras, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

JOUR 1

NORTH RAIN
Le groupe nordiste à la tâche d’ouvrir ce week-end de festivités à Arras, et une chose est sûre, ils ont profité de ce moment de médiatisation pour se faire connaître. Vainqueur du tremplin Main Square, ils ont eu la chance de jouer pendant 30 minutes sur la Green Room. Suffisant pour réveiller les festivaliers et attirer les curieux. Le combo de punk-metal arrageois ont certes un peu de mal au début à dominer cette si grande scène, mais finiront par se lâcher au fur et à mesure du set, à la vue des festivaliers bougeant dans tous les sens lors de leur prestation. Les compositions défilent à vitesse grand V, sans temps mort, toujours avec la même énergie, et on les retrouvera avec plaisir, notamment avec le groupe Ultra Vomit à Arras en novembre.

THE INSPECTOR CLUZO
Très rare dans le Nord de la France, le duo originaire du sud ouest inaugure quand à eux la Main Stage, entouré des murs de la citadelle classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Après quelques soucis de sons très vite réglé, notamment par le chanteur par un imparable  » Monte le son, on est pas à Rock en Seine ici !  » le ton est donné. La prestence du groupe est indiscutable, quoiqu’un peu statique, au début, heureusement, un beau bordel sera vite mis en place sur la scène avec une énergie débordante, une voix au top, et la batterie qui finira en morceaux tout au long du concert. Un beau moment de Rock n’roll.

THE NOFACE
Autre groupe régional à l’affiche ce vendredi, The Noface, groupe regroupant les quatre musiciens de Skip The Use accompagné de Oma Jali que nous avons pu apercevoir dans l’émission The Voice, est venu défendre leur concept ainsi que leur premier album à paraître plus tard dans l’année. Une belle atmosphère se dégage de la scène, un écran géant derrière eux, et des musiciens vêtus de masques à croix blanche sur fond noir. Seule la chanteuse apparaît à visage découvert, et cela donne un petit cachet au groupe.
Cette voix singulière nous transporte sans mal bien que niveau musical, pas de révolution. Du rock avec un petit son électro donné par le claviériste. Le set se veut énergique aussi bien sur scène que dans l’auditoire venu en curieux et en masse devant la Green Room. Notons la bonne initiative de la distribution de masque à l’ensemble du public qui souligne encore plus l’ambiance du concert.

FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES
Pas le temps de traîner, Frank Carter et ses Rattlesnakes prend place sur la Main Stage pour un set d’une heure qui aura marquer les esprits. La citadelle va connaîre un moment douloureux. Entre pogos, wall of death, circle Pit, l’Unesco nous maudirait à tel point le monument aura tremblé pendant ce concert. Et même si le public n’est pas habitué à un concert de métal avec ses codes et ses règles, tout se passe dans une ambiance bonne enfant, sous le regard attentif de Frank Carter qui en viendra aux mains si les mecs en profitent pour toucher les filles pendant leurs slams.
Celui ci communique peu, mais nous fait rire, interrompant même une chanson en court car le circle pit n’était pas assez réussi. Le corps à souffert, les pavés de la Citadelle aussi, mais que ce fut bon pour les oreilles !

BIFFY CLYRO
Les écossais menés par Simon Neil ont pu livrer un show toujours aussi emplis de ce charme ravageur qu’apporte leur musique puissante, rageuse, et parfois désespérée. C’était superbe.

SYSTEM OF A DOWN
Tête d’affiche de ce vendredi, les américano-arméniens étaient attendus de pied ferme à la citadelle pour un concert qui a tenu toutes ses promesses ! Il est 22h25 pétante quand les lumières s’éteignent laissant place aux cris et aux applaudissements de la foule prête à revivre, pour la plupart, leurs jeunes années collège-lycée. Il s’agissait du dernier concert de leur tournée française, bien que ces derniers soient plutôt rares en Europe, surtout dû au dernier split qui aura duré tout de même 4 ans, et aux tensions au sein même du groupe. Et bien que le concert fut de très très (…) très bonne facture, on regrettera le volume de la voix en deçà de celle de la musique malgré un charisme et une technique irréprochable de Serj, ce dernier qui s’absentera de temps en temps de la scène laissant place au guitariste pour assuré la partie chant, et un léger manque de communication entre le groupe et son public. On retiendra quand même un rythme qui était loin d’être de tout repos et ce pendant une heure et demi, la puissance du groupe en live, et les quelques pas de danses traditionnels de Serj pendant les morceaux.

system of a down

 

 

 

 

 

 

 

JOUR 2


TALISCO
Le bordelais aura eu l’insigne honneur d’entamer la soirée de la seconde journée de cette édition 2017 du MS.  Au delà du titre « The Keys » que tout le monde connait, TALISCO livre de superbes mélodies folk, rock, électro. Une découverte pour un groupe qui devrait encore progresser dans les années à venir.

CAGE THE ELEPHANT
Emporté par leur leader, Matt Schultz et sa bande ont livré une très belle prestation devant un public visiblement conquis par un groupe désormais reconnu depuis la sortie de leur album MELOPHOBIA en 2013.

THE ANTWOORD
Une véritable révélation lors de ce Main Square 2017. Ninja et ses acolytes ont marqué cette édition avec leur zef si particulier, mêlant rap, électro, passages parfois kitch. Le show était vraiment impressionnant et a visiblement également conquis les spectateurs du MS, le groupe s’offrant même un rappel. 

JOUR 3

Le troisième et dernier jour du Mainsquare festival est placé sous le signe des groupes « à guitares ».

MARK LANEGAN
On commence l’après midi avec l’ex Screaming trees, un peu plus d’un an après son passage à la péniche Lilloise. Et c’est sur la Main Stage ensoleillée sur Mark accompagné de son groupe nous livre une prestation fragile et envoutante. Je ne suis pas franchement connaisseur de l’œuvre du bonhomme mais ses ballades bluesy, l’atmosphere Dark du show, nous font regretter de ne pas l’applaudir dans un club plutôt que sur une scène immense de festival. Néanmoins, super découverte et on retournera le voir avec grand plaisir lors de ses prochains passages dans la règion. Le show se clôture sur une cover de Joy Division « Love will tear us appart ».

SPOON
Encore une jolie découverte que ce groupe d’Austin, qui a pourtant 20 ans d’existence et 9 albums au compteur, et… une bonne claque que ce concert. Le combo, emmené par Daniel Britt, 45 ans, sans faiblir, a livré un set sans temps mort : un riff, quelques gimmicks au piano, une mélodie ciselée, rien de plus… Et nous on est sous le charme, même sans connaitre un seul morceau, on n a pas perdu une miette de ce concert fiévreux. Encore plein de disques a acheter en rentrant du festival 🙂

SEASICK STEVE
Depuis le temps qu’on voulait voir Seasick Steve en concert, on peut dire qu on a pas été déçu. Ce vieux papy de 75 ans est originaire de Californie mais norvégien d’adoption. Le mec a eu 1000 vies : il a été pote avec janis JOPLIN, a été SDF , a eu son studio d’enregistrement où ses amis Kurt COBAIN et les BIKINI KILL sont venus enregistrer. Bref sur scène, Steve envoie le bois. Tous les 2/3 morceaux, il jongle avec les guitares. Artisanales pour la plupart, elles possèdent une, voire trois cordes et possèdent un corps improbable. Il n y a pas de pose chez ce mec et le show est tout sauf austère et monocorde (comme c’est souvent le cas dans ce registre). Ce type respire la bonté (j’ai le souvenir d un concert de Springsteen en 2012 dans un festival en Hollande où Steve n a pas loupé une seconde du concert assis devant les crash barrières sur une caisse en tapant du pied pendant tout le show). Il aura rencontré un franc succès auprès du public qui ovationne. Mention spéciale à Nathalie qui, à l invitation de Steve est monté sur scène et est repartie avec un vinyle dédicacé.

LEMON TWIGS
Retour sur la green Room pour le show parfait des Lemon Twigs. Le groupe est parfaitement au point et est prêt a casser la baraque. Ils ont tout : des chansons bien torchées, une aisance scénique, un bagou incroyable, des tronches, un premier album faisant presque figure de classique… et les harmonies nous rappelle le meilleur des Beach boys ou des Beatles. Avec un fond de scène qui n’est pas sans rappeler la typographie du comeback d’Elvis en 68, les frangins ont encore franchi un cap, je pense sincerement qu’ils iront très loin. Unique petit regret, on n a pas eu droit à la reprise de The end des Beatles comme à Tourcoing en début d’année.

LA FEMME
Après un premier concert à l’AERONEF, c’était pour nous la seconde fois que nous pouvions voir LA FEMME. Groupe emblématique d’une certaine forme de « nouvelle scène française », nous avons pu à nouveau nous laisser emporter par leurs titres électro psyché devant un public forcément déjà conquis face à ces électrons libres aux facéties parfois déroutantes.

SAVAGES
Alors là, il s’agissait, à mon humble avis, du meilleur concert du festival. Énorme prestation de Savages que je n avais jamais vu en concert mais dont j’adore les deux albums. Et on peut dire que c’est plus qu’une plus value de les voir sur scène. C’est l’orgie post punk. Jenny « Camille » Beth , en plus d’être très jolie, à ce truc dans le regard indescriptible qui fait que la foule est hypnotisé. La rythmique balance de l’énergie par paquets de 100 tonnes (mention spéciale à la batteuse). Jenny tel Iggy avec les stooges à Cinicinatti en 70  marche sur la foule, pieds nus et toujours avec cette élégance naturelle. Il faut le faire. Ce concert était brutal et d’une sincérité trop rare. En vrai une semaine après je ne m’en suis pas encore remis. Grande grande classe… Je pense (et j’espère) qu’on retrouvera Jenny sur la tournée Gorillaz à l’automne prochain.

RADIOHEAD
Le gros morceau du festival. Neuf ans après leur dernier passage au Main Square, Radiohead est venu fêter les 20 ans de leur chef d’oeuvre OK COMPUTER. Les festivaliers sont venus en nombre, c’était l’unique journée à afficher complet. Tom et sa bande n’ont pas déçus. Atmosphere mystique dès l’intro du concert. Le groupe décide de démarrer le show par Daydreaming, Desert island disk et Full stop… carrément trois titres du dernier album A MOON SHAPED POOL. Pas franchement le choix de la facilité dans un festival, et c’est tout à leur honneur. Il faut dire que RADIOHEAD s’est constitué une base fan solide et imposante à l’époque de OK COMPUTER et a continué son chemin au fil des albums suivants en évitant la répétition, en explorant d’autres chemins tel que l’éléctro ou le Krautrock. Dans tous les cas, ils se sont éloignés des formats pop qui ont fait leur succès mais le public les a suivis et  c’est tant mieux. Son limpide et précis. Public aux anges avec quand même des sacrés morceaux au fur et a mesure du concert « climbing up the walls, My iron lung, Exit music, Idioteque, You and whose army« .

Un grand merci au Main Square pour cette exclusivité française et qui clôture en beauté cette treizième édition de ce festival organisé par Live Nation, une édition de tous les records en terme de fréquentation.

On repart de la citadelle, exténué, fatigué, mais le sourire aux lèvres après des concerts dont on se souviendra encore longtemps. Un grand merci à Myriam et on vous dit à l’année prochaine. La prochaine édition aura lieu les 6, 7 et 8 juillet 2018 toujours à la citadelle d’Arras.

Textes : Xavier Averlant / Benjamin Wozniak / Gael Pinson
Photos : Francois Medaerts / Elisabeth Averlant

 

 

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