BETIZ FEST 6 & 7 avril 2018

Depuis 16 ans, Cambrai accueille donc son festival dédié aux musiques alternatives. C’est donc pour deux soirées sous le signe du rock, du punk et du metal que nous nous sommes rendus, dans un palais des Grottes plein à craquer avec 5 000 festivaliers au compteur.

betizfest-2018

OVERDRIVERS

Totale découverte pour ma part, ce groupe local a envoyé du lourd pour le premier concert du week end. Fortement encouragé par diverses connaissances, je me suis empressé d’arriver à l’heure pour assister à leur performance. Inutile de vous dire que je n’ai pas été déçu du voyage. Un chant éraillé, des riffs ravageurs, leur hard rock ultra vitaminé, dans la lignée d’AC/DC ou plus récemment d’Airbourne, fut roi pendant la petite demi heure de leur set. Néanmoins le public n’était clairement pas a la hauteur de leur performance.. Les portes venant juste de s’ouvrir une fois que le show a commencé, la foule était encore très dispersée, et fort peu impliquée dans le concert, malgré l’énergie déployée par le frontman et les guitaristes, l’un d’eux descendant même dans le pit pour un solo d’une très grande qualité.

Groupe à suivre et à revoir, peut être dans de meilleures conditions.

LES 3 FROMAGES

Le palais des Grottes se remplit peu à peu et la foule est nombreuse pour accueillir les bretons des 3 Fromages. Venus avec leur drôlerie, leur set rôdé, une mise en scène impeccable et une bonne occupation de l’espace, le public s’enflamme dès la 2e chanson La galère d’un pirate pogottant et sautillant joyeusement sur un riff rappelant très clairement Le Seigneur des Anneaux. C’est un beau bordel. Une expression que je risque de sortir souvent tout le long du week end, au vu du programme proposé. Les références geeks s’enchaînent, les blagues entre les chansons également sous les rires du public. Tout leur réussi, tout fait mouche. Leur performance fut une très grosse réussite, et je suis sûr que beaucoup de personnes ont été très réceptives à ce qui a été proposé. Un succés à la Ultra Vomit (que l’on retrouvera plus tard ce week end) en devenir ? On leur souhaite !

PSYKUP

Avec un décor qui rappelle étrangement les plus belles pochettes des CDs des Beach Boys, Psykup déboule sur scène avec un métal expérimental, sobrement appelé Autruche-Core. Ça head-bang, ça pogotte, ça groove, et bien que l’on soit un peu circonspect à la première écoute, le groupe parvient vraiment à chercher chacun de nous pour nous emporter dans leur univers totalement loufoque.

GUERILLA POUBELLE

Durant une grosse partie de mon adolescence j’ai écouté l’album Punk = existentialisme, c’est donc avec beaucoup d’entrain et de nostalgie que je m’apprête à retrouver mon âme lycéenne. Et quel pied ! Une bonne énergie, de bonnes revendication, un doigt d’honneur à tous les macronistes ou extrême présents dans la salle et ailleurs. Du bon Rock n’ Roll Punk fut au programme pendant cet heure de set. Et que ce soit les classiques comme Demain il pleut, Être une femme… ou les nouveautés du dernier album en date La nausée, on s’amuse à retrouver son esprit rebelle devant ses textes forts et engagés dans une ambiance euphorique et réceptives.

CROWBAR

Atout international du festival, Crowbar est venu tout droit de sa Louisiane natale nous apporter ses sons lourds, lents et intenses de leur Sludge Metal. Mise en scène (trop?) sobre, pas de backdrop, un jeu de lumière réduit au minimum, seul la voix puissante du chanteur, qui lancera ici et là des regards hargneux à son auditoire, le transportera dans un monde à l’atmosphère musicale pesante.

A l’image de quasiment tous les concerts de groupe ‘ricains, on déplorera un set trop carré, trop préparé, trop répété et sans risques.. Dommage.

IGORRR

Une heure tardive pour commencer le tout dernier set du week-end, les français de Igorrr seront vite pardonner étant donné qu’ils ont joué dans un autre festival en Belgique plus tôt dans cette journée. Le merch et la scène se montent alors rapidement pour accueillir un style musicale que l’on peut qualifier d’OVNI, à savoir un mélange d’electro, de chant lyrique et de metal.. Rien que ça ! Pas de guitare donc pour envoyer un son puissant et lourd, mais assuré par la voix forte de Laurent Lunoir, peinturluré pour l’occasion, mélangé avec la douceur de Laure le Prunenec, dont le timbre rappellera les plus belles heure de Nightwish donnant un résultat aussi stupéfiant que jouissif. C’est là que l’on voit que le Betizfest n’est pas QUE un festival metal, mais bien orienté musiques alternatives.

LUDWIG VON 88

Des crêtes qui  côtoient des barbes hirsutes,  la bière comme dénominateur commun… c’est le Betizfest. Pour la 16° année consécutive, le festival reçoit des groupes aux dominantes punk-rock, métal. Ce soir, vendredi 06 avril, sont attendus deux groupes mythiques de la scène rock alternatif française des années 80-90. Les Sheriff et Ludwig Von 88. Fraîchement reformés,  2016 pour Ludwig et 2014 pour Les Sheriff, les deux groupes ne voient pourtant pas le nombre de ses spectateurs faiblir.

C’est en rangs serrés donc que se tient le public un peu avant l’entrée en scène des Ludwig et lorsque  le groupe entonne sa première chanson, le soulèvement est tel qu’on comprend vite ce que tout le monde est venu faire ici. Oui Oui provoque un déchaînement bientôt égalé par Louison Bobet et guerriers Balubas. Le rythme s’annonce sportif. Les ballons géants s’envolent et passent de mains en mains, cohésion chaotique. Avec cette entrée en matière c’est le côté franche déconnade que choisit le groupe. Mais ce serait trop simpliste de réduire Ludwig à cela. Ce serait sans compter les sujets sérieux, certes peu représentés dans le choix des titres ce soir, mais non moins remarquables. C’est comme si, chez Ludwig, les deux étaient indissociables. C’est Comme si l’un devait toujours insuffler à l’autre de sa force.  Comme si le côté carnavalesque des confettis étaient un moyen de balancer… Pied de nez ou gros coup d’pied, c’est le premier qu’a choisi le groupe ce soir. Une philosophie de la dérision qui donne plus de poids au rares moments sérieux, où une réelle esthétique surgit : Esthétique de la guerre dans ô Tchang ou  Sur les sentiers  qui flirte avec des rythmes plus binaires mais non moins évocateurs dans Marche. Cette esthétique on la retrouve aussi dans les parole de New Orleans, entêtante et poétique.

Pour leur retour en 2016, sur la scène du Hellfest, les Ludwig avaient choisi un set plus engagé. ( Sébastien Furioso, Paris brûle-t’il, Poussière d’empire...). Loin de la routine donc, loin de proposer des sets linéaires et sans surprises, ceux qui avaient choisi de faire une pause pour ne pas devenir « des fonctionnaires du rock », sont toujours entre deux eaux, maniant le tout avec brio.

LES SHERIFF

Tête d’affiche de ce vendredi, les sheriff ne sont plus à présenter. Retour sur le devant de la scène en 2012 après une (très) longue pause, ils ne sont pas ménagés pour nous faire revivre leur gloire passé. Bien que la chemise le porte, et qui sera bien mouillé pour l’occasion, Olivier Téna nous aura livré un show hypnotisant, revendicateur, nostalgique (pas d’album studios depuis presque 20 ans) mais surtout plein d’énergie. C’est bête à dire mais rien que de participer, on se sent tous un peu punk à sauter, à hurler le tout le poing ou les bras en l’air. Les tubes s’enchaînent, c’est secs et nerveux toujours sous fond de punk rigolard très efficace. Les Sheriff ont fait du Sheriff, et c’est tout ce qu’on leur demande, tant que c’est bien fait.. Comme cela a été le cas ce soir.

ULTRA VOMIT

Les stars du week-end, ce sont eux ! On ne compte plus les t-shirts à l’effigie du groupe dans l’enceinte du festival et la foule se fait très compacte à l’approche du concert. Ce dernier fut plus ou moins le même que celui d’Arras au Pharos (où vous pouvez retrouver notre report complet ici ), on reste tout de même extrêmement heureux de retrouver nos copains et on reste sans voix devant l’aisance du groupe à s’approprier chaque style de rock-metal afin de le détourner pour notre plus grand plaisir. Quoique sans voix reste relatif tant l’assistance crie à pleins poumons les hymnes du groupe.

P.S. : Matthieu, tes cheveux blancs te vont à ravir !

ET LE FESTIVAL DANS TOUT CA ?

Rien à dire, je persiste à dire que le Betizfest et l’un des meilleurs festival des Hauts de France. Une équipe dynamique, souriante et prêt à vous aider si besoin, des tarifs abordables pour ce qui est boissons et nourritures, et de nombreuses animations au programme. Des jeux, des concours, une expo, un atelier photo où nous sommes invité à reproduire l’affiche du festival sur la BetizMob’, un barbier…

On regrettera juste le passages des câbles entre la scène et la console en plein milieu du pit, qui aura provoqué de nombreuses chutes, et les jetons qui se perdent où qui restent à la fin du week-end.

A l’année prochaine !

Texte: Benjamin WOZNIAK (sauf LUDWIG VON 88 : Marie CAMBON)

Photo: Marc Antoine BEURET (page Facebook )

 

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