Les engagés du secret de nos nuits… phase 2 le sommeil paradoxal (Nuits secrètes 2018)

Les engagés avant les dérangés…

Avant dernière chronique de mon été ces derniers mots je l’espère vous seront reçus comme une petite brise sur votre peau chargée de soleil et de musique… Les Nuits Secrètes se révèlent par leur invitation à la réflexion et au lâcher prise.

Mes mots s’entourent des excellents clichés de Thierry Tonneaux, encore merci à lui!

Etre engagé c’est assumé d’être dérangé et être dérangé c’est aussi savoir s’engager. Les artistes dont je vais vous livrer quelques secrets peuvent tout à tour endosser les costumes de l’engagé et du dérangé alors gardez bien à l’esprit que l’un ne se vit pas sans l’autre.

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Parmi mes engagés de cet été, plus qu’un coup de cœur c’est un réel coup à l’esprit que Gaël Faye nous a donné. Silhouette mince et longiligne prête à côtoyer le ciel, les bras désordonnés, les genoux à demi pliés, les mains longues et tout aussi expressives que ses paroles… la tête qui semble se détacher involontairement du tronc… Son corps est musique, son sourire est mots et ses yeux sont d’une intelligence sensible… L’artiste écrivain, rappeur a emporté la foule de gamins présents sur la piste de l’Eden. Que ce soit par ses très beaux textes dont je vous livre l’un de mes phrasés préférés, « A trop courir après mes rêves / J’fais des claquages au cœur » (in A trop courir), que ce soit ces rythmes, mélange subtil de hip hop, d’afro et de trompette, il nous a fait don d’un moment intimiste et doux. L’Afrique est présente, le Rwanda se vit à travers ses yeux. Le rappeur/auteur se joue de la langue française avec une extrême sensibilité et une intelligence à vous laisser le souffle coupé. Le parterre de l’Eden se remplie rapidement et les visages s’impressionnent du talent de ce joueur de mot. Certains dansent sur les notes, Gaël Faye dansent avec les mots.

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Femme forte et puissante, Sandra Nkaké est habillée d’un orange-rouge et de jazz. Elle délivre un message d’amour, de paix, de bonheur et d’instant : l’instant pour soi et pour les autres, tout en douceur sous le voile de sa voix pourtant si forte. Je me prête au jeu et je laisse sa voix grave et classieuse prendre possession de mon corps. Elle résonne dans mon thorax et habite mon émotion. Sandra Nkaké est accompagnée d’un quatuor d’instrumentistes de haute volée. La musique est belle et prenante. L’interprète est d’une sincérité qui m’a profondément touchée et j’ai été conquise par l’engagement de sa voix, de ses sons et de son âme. L’engagement de Sandra Nkaké c’est se laisser « être soi » et ce n’est pas si simple.

Loin d’être une fan et plus présente par curiosité, la prestation de Feu ! Chatterton ne m’a pas déplu et cela contre toute attente. Un bel homme à la moustache fine et au physique élancé de dandy accompagné d’un quatuor de musiciens, leur musique est élégante et les influences littéraires se laissent écouter : Rimbaud, Lautréamont, Gainsbourg bien sûr et Bashung et Léo Ferré aussi !

Présence scénique, présence artistique, le groupe a su emporter la foule avant que la foule ne se laisse emporter. Leur titre m’inspire la voile, le navire, les vagues, la mer… le voyage ! Alors partons au Mexique, partons en Amérique du sud, fermons les yeux et respirons ce voyage engagé où départ et arrivée ne se définissent pas et où seules les sensations de l’aller et du retour se vivent.

Orelsan, Lomepal et Eddy de Pretto, les chouchous des ados… une impressionnante foule de moins de 20 ans, des petites minettes aux cheveux longs et des petits minots aux casquettes vissées sur la tête… mon sens des réalités m’invite à ne pas rester là devant la scène… Je laisse les jeunes kiffer leur moment et m’extrais sur le côté. Les textes sont vrais, sont forts d’expression. L’expression de la jeunesse actuelle, de ce mal-être qui nous a tous collé à la peau un jour ou l’autre… Je n’ai pas vraiment apprécié la nonchalance d’Eddy de Pretto, un être blasé un peu trop à mon goût. La scène était vide, juste habillée de blanc. L’interprète quant à lui manquait de partage et d’échange.

Orelsan livre un show énergique à l’image de son titre Basique. Loin de toute naïveté, il se révolte et ne se laisse pas duper par notre société. Tout va bien… Lomepal, il « m’a touchée dans le coeur » comme dit sa chanson. Physique plaisant, torse nu, le rappeur enchaine les titres, les slams et les pogos… très chouette souvenir!

Je vous laisse la douceur de mon souffle engagé sur nos nuits secrètes et enragées à venir…

Texte: Sophie DESREUMAUX

Photos: Thierry TONNEAUX

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