Nothing But Thieves : rien que du bonheur !
The Blackmordia débarque sur scène, chaque membre ayant décidé de pousser son « costume de scène » à l’extrême. Musicalement, c’est la même chose, mais on va dans l’extrêmement médiocre. Le groupe de « metalcore » explique qu’en fait, non, ils « ne sont pas si metal que cela et qu’ils aiment composer des choses complètement différentes pour pouvoir plaire à un maximum de personnes ». Sauf qu’à vouloir plaire à tout le monde, on finit par faire n’importe quoi… Vingt minutes de concert qui nous rappellent des heures sombres du rock quand Tokyo Hotel déchaînait l’euphorie….
Deaf Havana vient alors tenter sa chance, pour défendre son nouvel effort RITUALS, et il semble attendu par le jeune public. Si le groupe s’en sort un peu mieux, il n’en demeure qu’il tombe à plein nez dans les clichés de la musique pour adolescents. Il ne suffit pas de jouer de la guitare pour jouer du rock. Sans parler de la voix niaise de James Veck-Gilodi qui n’arrange rien à l’ensemble. Du déjà entendu depuis des années.
En pleine tournée à travers l’Europe, les anglais débarquent pour la première fois à Lille, pour notre plus grand bonheur. Un mélange entre une voix évoquant sans complexe Jeff Buckley, des riffs saveur Rage Against The Machine et la rage des débuts de Muse. Le décor est planté, c’est parti pour le show.
Après un premier opus au titre éponyme, Nothing But Thieves revient avec un second album Broken Machine et un EP What did you think when you made me this way? qui sont plus extrêmes: le rock encore plus lourd, la pop encore plus douce. La machine semble tout sauf brisée avec I Was A Kid qui ouvre le bal. Rock, punk, déjanté. Le quintette envoie du lourd entre grosses distorsions et samples électro en enchaînant avec Ban All The Music et Wake Up Call.
Le groupe baigne dans une lumière bleue et on peine à voir les expressions des musiciens. Heureusement, le chanteur, Conor Mason nous précise qu’il est en pleine forme : « Merci Lille, bonsoi r! I’m so excited, aren’t you ? I need to come back soon in France ! ». L’ambiance se calme avec les mélodies de Soda et la très pop expérimentale Broken Machine. Mais il ne faut pas oublier que Nothing But Thieves est avant tout un groupe de rock : les guitares de Dominic Craik et Joe Langridge-Brown déversent leurs accords sans sourciller. Le groupe nous réserve alors You Know Me Too Well, issu du nouvel EP, joué pour la première fois ce soir… et ça sonne aussi bien qu’en studio.
Trois ans, deux albums, un EP : les cinq musiciens de Southend-on-Sea sont créatifs. Il est temps de faire une pause d’exercice physique et de se prendre en pleine figure une grande dose d’émotions : Particles partagée entre la version piano et la version électrique, puis If I Get High.
Le groupe évoque souvent des thèmes sombres comme l’amour, la drogue, le désespoir, … Nothing But Thieves n’a pas de pitié pour nous, trois dernières bombes nous sont lâchées dont une autre nouvelle chanson For Ever And Ever More, aux riffs carrément monstrueux. Et le rappel sera tout aussi haletant. «Did you have a good time?», et la foule qui hurle… Amsterdam se chargera de la conclusion. Le public en redemande mais c’est déjà trop tard, ils sont partis…
Entre les concerts des deux premiers invités, et celui de Nothing But Thieves…la soirée semble avoir été marquée par la relativité du temps. Malgré une discographie toute récente, c’est le genre de groupe qui nous fait déjà regretter de ne plus jouer des chansons de son premier album qui regorgeait de pépites comme Excuse Me, Hostage ou le poignant Lover, Please Stay. On attend la suite avec impatience. 2019 sera-t-il aussi actif ?
Setlist
I Was Just A Kid / Ban All The Music / Wake Up Call / Soda / Broken Machine / Design / Live Like Animals / Number 13 / You Know Me Too Well / Particles / If I Get High / Trip Switch / Forever And Ever More / Sorry // Afterlife / Itch / Amsterdam
Texte : Christopher DE MAN
Photos : Clementine BARRABAN