Sólstafir : de la lumière vers le crépuscule
Ce 13 décembre est une soirée aux saveurs nordiques avec la suédoise Louise Lemòn et les islandais de Kontinuum et Sólstafir.
Louise Lemòn monte donc sur scène pour nous apporter la bonne nouvelle avec son death gospel. Une mort présente dans sa musique qui nous rappelle comme la vie est belle. Musicalement, cela manque peut-être un peu de singularité mais la voix de la belle suédoise arriver à nous transporter.
Enchainement rapide avec Kontinuum (les copains de Sólstafir ont prêté leur batterie, solidarité nordique oblige) qui vient déverser un rock perdu entre metal, post et dark wave. Et nous nous perdons avec eux, une douce parenthèse vient nous envelopper peu à peu, où les delays et les reverb sont rois. C’est bien connu, l’Islande a un ratio population-artistes (de qualité!) incroyable. Elle a son lot de groupes aux sonorités atmosphériques, comme évidemment Sigur Rós, Ólafur Arnalds, Võk, Mammút, …

Moins connu du grand public, Sólstafir fait pourtant parti de ces groupes qui ont su tirer leur épingle du jeu et s’évader de leur île perdue dans l’Atlantique Nord pour se produire dans le monde entier. Les voici de passage à Lille pour promouvoir Berdreyminn, leur dernier album en date.
Le concert s’ouvre par un mur de son dressé par les guitares saturées sur deux vieux titres: 78 Days in the desert et Köld. Premiers frissons avec la voix d’Aðalbjörn Tryggvason. Entre black et post metal, entre feu et glace, les vikings nous balancent deux nouveaux titres. Si le groupe s’est calmé depuis leurs débuts, c’est pour mieux peaufiner leurs mélodies. Vient le moment de dégainer le banjo pour Sæþór Maríus Sæþórsson, la magnifique intro d’Ótta apparaît, le temps est comme suspendu. Plus de neuf minutes de bonheur. Le concert semble ravir tout le monde: autant les fans de moments bourrins que ceux qui planent sur les claviers et mélodies de piano. Hula et Svartir Sandar viennent conclure le set de belle manière. Mais les fans le savent, un rappel de pratiquement une demi-heure se prépare… Fjara, l’hymne du groupe sublime tous les aspects du groupe, la ligne de chant d’Aðalbjörn est entêtante. Bláfjall nous refait hocher la tête, mention spéciale à l’orgue qui donne un côté épique à l’ensemble. Les fans de la première heure sont comblés avec le dernier voyage qu’est Goddess of the Ages, plus sombre mais pas moins magnifique. Un titre qui semble ne pas vouloir s’arrêter mais ça y est le dernier larsen est projeté, Sólstafir nous quitte, heureux d’avoir partagé ce moment de vie avec son public, un superbe concert de près de deux heures, néanmoins terni par un volume sonore bien trop fort. Cela desserre le groupe qui est pourtant capable en studio d’allier puissance et grande finesse.

Texte : Christopher DEMAN