Hellfest 2022 – Compte Rendu 1ère partie

Toutes les photos + live report du photographe disponible en cliquant ^^

On y est ! Enfin ! On l’aura mérité ! Alléluia ! Nous en avons entendu de belles en franchissant l’imposante entrée du Hellfest. Après 2 éditions annulées pour des causes connues de tous, quelle joie de refouler à nouveau les terres de Clisson endormies et paisibles depuis juin 2019 et qui s’apprête à redevenir l’épicentre mondial du Rock-Metal.

Nous n’avons pas l’habitude de résumé la première journée d’installation du festival, mais à édition exceptionnelle de deux (DEUX !) week-ends, mesures exceptionnelles.

Retrouver le Hellcity Square et ses façades flamboyantes, les copains de festoches perdus de vue après deux années de diète, dépenser son salaire dans les nombreux stands et boutiques en vinyles, t-shirts, Doc Martens, patchs, goodies, mangas… déguster la (première) bière en slalomant aux travers des nombreuses personnes chargées comme des ânes en s’installant au camping, et même se faire une dernière beauté avant d’entamer les festivités chez le barbier, ou se faire un tatouage éphémère (ou non). Tout y est !

Les concerts ont même déjà commencé.

Les classiques, et légendaires catcheurs du Rock n’Roll Wrestling Bash sont déjà là pour nous accueillir, sorte de show à mi-chemin entre musique live et combat de catch grand guignolesque.

Chef & The Gang le groupe de Philippe Etchebest propose quant à lui des reprises des standards rock sous une tente noir de monde reprenant en cœur à la fois AC/DC, Rage Against The Machine et Queen. Décoiffant et surprenant !

Enfin, Frog Leap, phénomène de YouTube, reprend les classiques pop pour les détourner à la sauce metal. Et on se surprend à headbanger sur du LMFAO, pogoter sur les Cranberries et slamer sur le générique de Pokémon. Rien que ça !

Dernier point de la journée, les stands de nourritures. Ils sont tous là pour rassasier tout le monde mais on peut que remarquer la, hausse significative des tarifs par rapport aux éditions précédentes. Certes il y a 2 années blanches, la qualité est toujours là, mais la pizza à 27 euros, ça fait mal !

Mais on ne se démonte pas, et nous allons nous coucher pour sept jours de festival que l’on n’oubliera pas de sitôt et nous pourrons nous vanter dans quelques années de pouvoir dire, j’y étais.

Vendredi 17 – Jour 1

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(photos : Abrahma @Hellfest)

11H05, l’herbe est verte, tout est neuf, tout est beau, il fait déjà presque 25 degrés, et ce n’est rien comparé à ce qui nous attend, et nous nous dirigeons tout heureux devant la Main Stage pour revoir Frog Leap, qui va enchaîner son deuxième set en moins de 12 heures.

La formule est la même que la veille. Des reprises de chansons pop, jusqu’à certains génériques de films et dessins animés cultes, remixés à la sauce metal. Et s’il y a bien une formule pour commencer un festival de bon matin c’est celle-ci. Une pèche d’enfer se dégage de la scène et mention spéciale à l’homme lapin venu jusque dans le pit faire ses cabrioles. 30 minutes bien maîtrisé et juste ce qu’il faut pour passer un bon moment sans se lasser.

Car s’il y a bien une bonne raison de se lever de bonne heure, outre le fait de profiter d’une température agréable et de parcourir le site sans jouer des coudes, c’est de profiter de ces petits concerts de 30-40 minutes, d’enchaîner les découvertes dans une ambiance quasi intimiste et de permettre aux artistes d’aller à l’essentiel afin de mettre le public dans sa poche.

Laura Cox prend le relais aux joyeux lurons de Youtube avec à la fois son rock n’roll pur et dur, mais aussi son rock sudiste aux contours de blues et de country. Outre le fait que c’est une excellente guitariste aux millions d’écoutes sur cette même plateforme vidéo, et française qui plus est, les fans ont répondu présents pour l’accompagner et chanter ses titres les plus populaires.

(photos : Greenleaf @Hellfest)

Direction la Warzone pour Higher Power, pour confirmer les excellents retours reçus sur leurs différents albums. Pas foufou sur scène, le chanteur donne tout de même tout ce qu’il a et n’a aucune pitié pour les festivaliers à peine levé qui enchaîne pogo et circle pit à un rythme endiablé, mettant les organismes et les articulations à rude épreuve.

Retour sur la Main Stage avec les brésiliens de Ego Kill Talent. On se croirait presque chez eux tant la chaleur est suffocante, accentué par les morceaux agressifs des guitares énervées et de la voix énergique. Merci Pascal des célèbres Challengers, de nous arroser pour rafraîchir l’atmosphère. La chaleur n’empêche pas la foule de répondre aux injonctions du groupe qui n’a pas de mal à se mettre l’audience dans leur poche. Quarante minutes trop courtes au vu de ce set de toute beauté !

On enchaîne avec les français de Burning Heads. Dans une ambiance Skate-Punk, très efficace et sans superflus, le public répond rapidement présent et démarre au quart de tour grâce aux chœurs punks, aux riffs dévastateurs et au batteur survitaminé. Pogo, Circle Pit, Slam, tout est là. En même temps,  une quinzaine de titres en quarante cinq minutes, les orléanais n’auront pas chômé, et nous non plus dans la fosse !

Sous cette chaleur on file se mettre à l’ombre sous la Valley pour voir Elder, ce qui se révèlera être une mauvaise idée. Non pas pour le groupe qui délivre une excellente performance, mais pour la fournaise qui se dégage de la tente. Il en ferait presque plus chaud dedans qu’en plein soleil ! Le son est bon, très très bon. Un des meilleurs du week-end (bravo aux ingés). Leurs morceaux de stoner doom, avec un soupçon de rock des seventies, parfois psychédéliques, prennent littéralement aux tripes avec une basse qui résonne dans toute la cage thoracique. Ils incarnent à merveille le renouveau de la scène stoner. La foule, en nombre, est partagé entre les curieux sur les côtés venus se mettre à l’ombre et une fosse de convaincus, les réactions sont finalement unanimes à la fin du set : une ovation pour Elder qui au fur et à mesure des années confirme leur statut de tête d’affiche future.

(photos : Rudeboy plays Urban Dance Squad @Hellfest)

Petite pause pour découvrir la nouvelle sculpture du regretté Lemmy Kilmister qui surplombe toujours la Warzone (et le festival en général). Toujours imposante, très stylisé grâce au travail de l’artiste Caroline Brisset et abritant les cendres du chanteur de Motörhead. Le Hellfest étant, selon ses propres dires, un de ses préférés, il pourra ainsi veiller sur ces terres, clope encore fumante au bec, et la fidèle bouteille de Jack Daniels à ses pieds. Ça c’est Rock !

Un des concerts que j’attendais le plus, les américains de Shinedown débarque de leur planète Zero, du nom de leur nouvel album, dans des costumes d’astronaute très tendances, prêt à dérouler leur show. On soulignera que le groupe est très facilement une tête d’affiche et rempli des stades outre-Atlantique et qu’il est donc incroyable de les voir passer en plein après-midi (et de jouer dans de petites salles cet automne dans toute l’Europe). Le concert est carré, à l’américaine donc, pas de place à l’improvisation. Tout est millimétré, et c’est un déferlement de tubes qui ont marqué les esprits depuis les années 2000 qui s’enchaîne. Toujours bienveillant avec son public, balançant des bouteilles d’eau à tour de bras, assurant être heureux d’être ici, grâce à ses titres, à la fois lourd, rythmé, et entêtant la Main Stage fut animé malgré la canicule !

(photos : Shinedown @Hellfest)
(photos : Frank Carter & The Rattlesnakes @Hellfest)

Les canadiens de Black Mountain proposent quant à eux une parenthèse psychédélique sous la Valley, salvatrice à ce moment de la journée. Les spectateurs envoutés se laisse prendre au jeu de la musique tantôt stoner, tantôt space rock grâce au clavier implacable, et plane, métaphoriquement -évidemment-, nostalgique des trips sous acide d’antan.

(photos : Black Moutain @Hellfest)

Retour à l’adolescence avec The Offspring. Show correct sans plus. Tout dépend du placement en fin de compte. De loin, la voix de Dexter Holland pourra sembler fausse et les musiciens peu dynamiques mais de près, au sein du pit, avec une foule déchaînée face à cette avalanche de tubes, chantant à l’unisson, se remémorant pléthore de souvenirs de jeunesse, le concert se révèlera mémorable. Et on ne parle pas juste des courbatures le lendemain !

(photos : High On Fire @Hellfest)
(photos : Dog Eat Dog @Hellfest)

Dernier concert du jour avec les Dropkick Murphys. Les héros de Boston, Massachussetts, sont un groupe particulièrement prisé des festivals d’été pour leur bonne humeur communicative et assure aux festivaliers de participer à une vraie fête. Première remarque, le public semble ne pas vouloir se ménager et démarre les hostilités dès les premières notes. Malgré un son pas particulièrement agréable, un Al Barr absent pour causes de problèmes familiaux, et Ken Casey pas très en voix. Cela n’empêchera pas ce dernier de se donner à fond, de parcourir la scène d’un bout à l’autre, jusqu’à même descendre au plus près des fans. Le public l’a manqué pendant ces deux ans et demi sans concerts et cela se voit. Il prendra la parole juste avant le classique Johnny I Hardly Knew Ya pour le dire et la ferveur monte encore une fois d’un cran donnant presque l’impression que Casey à retrouver sa voix. Illusion donnée par la foule chantant tous en chœur ? Possible. Les slams vont bon train et les morceaux passent aisément l’épreuve du live. Surtout Mick Jones Nicked my Pudding où les cornemuses, accordéons, flûtes, banjos, rythme entraînant et chœurs faciles à reprendre ont tout pour galvaniser les foules. Après une surprise réservée aux fans d’un clip tourné pour un morceaux inédits enregistré ici même au Hellfest, les Dropkick enchaîne avec une reprise d’AC/DC, TNT. Bien que la prestation ne soit pas des plus flamboyantes, le show s’est surtout déroulé devant eux, dans le pit, qui aura passé un moment assurément festif, comme à chaque apparition du groupe.

(photos : Baroness @Hellfest)


(photos : Electric Wizard @Hellfest)
(photos : Mayhem @Hellfest)
(photos : Suicidal Tendencies @Hellfest)

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