Neil Young accompagné des Promise of Real a livré un concert enchanteur lundi soir à Lille. Sauf si je me trompe, il s’agissait seulement du deuxième passage du Loner dans la métropole Lilloise depuis le début de sa carrière (son dernier concert remonte à la tournée TRANS en 1982). A en croire la presse locale, 7 000 personnes se sont déplacées pour assister au show, on veut bien les croire, sensation que la salle était quasi complète. Plusieurs générations de fans se sont donnés rendez vous : du vieux baba au jeune fan de rock indé, Neil Young a un spectre large de fan. Il faut dire qu’il aura marqué la Folk music mais il est également une figure respectée pour les musiciens de la génération punk. Ses talents de parolier, de guitar hero , mais surtout son intégrité inspirera les musiciens de la vague grunge, de Kurt Cobain à Pearl Jam.
J’ai déjà dis ce que je pensais du dernier album en date THE MONSANTO YEARS (Chronique), pas spécialement emballé par ce disque donc, mais un concert de Neil Young reste un évènement et pour rien au monde je ne louperais cette soirée. Plein de stands anti OGM et/ou écolo avaient pris place dans le hall du Zénith Arena à coté des stands de merchandising. Neil Young est, et à toujours été, quelqu’un d’engagé (on n’a d’ailleurs pas très bien suivi ses revirements de position rapport à Donald Trump et au fait que ce dernier utilise ses chansons lors de ses meetings) mais la cause écolo et la protection de la planète sont des sujets qui le touchent depuis longtemps et on ne peut le taxer d’opportunisme.
Deux écrans de part et d’autre de la scène, placés en hauteur permettre de visualiser avec plus de précision l’artiste et son band. Une fois les lumières éteintes en guise d introduction, deux demoiselles habillées en paysanne déboulent sur scène et font mine de semer (du blé?) sur scène. Ensuite Neil arrive seul sur scène, chapeau sur la tête (qu’il ne quittera pas de la soirée), et éternelle chemise à carreau. Il nous joue une version à pleurer d’AFTER THE GOLD RUSH seul au piano. En guise d’intro, votre chroniqueur est déjà à un niveau d’émotion level 12 , ce titre est un de mes préféré, il s’agit d’un de ses classiques mais je ne l’avais jamais entendu jouer live. Pendant les cinq premiers titres, Neil sera seul sur scène, alternant le piano, l’harmonium et la guitare/Harmonica. La voix est au top, je la trouve même meilleur qu’elle n’est jamais été. Et il y va fort, HEART OF GOLD dès le deuxième morceau pour ravir les nombreux fans de son classique folk HARVEST. Une fois cette introduction passée, le groupe rejoint la scène : deux guitaristes, un bassiste, un batteur et un percussionniste.
On sentait le groupe « frétillant » n’attendant qu’une chose : monter sur scène et jouer avec le loner. Dans une interview diffusé sur France Inter dimanche dernier, Neil Young affirmait que son groupe actuel, les PROMISE OF THE REAL, étaient le seul groupe avec qui il a joué qui connait tous ses morceaux par cœur. Ce « sang neuf » (je ne connais pas leur âge mais ils n’ont pas l’air bien vieux, moins de 30 ans à vue de nez) apporte une palette de couleur supplémentaire à l’univers du loner et en tout cas un plaisir évident a les voir jouer ensemble. Changement dans la continuité car ils ont tout compris des codes du canadien : long solos de guitare, montés psychédéliques pour les morceaux électriques, ils savent jouer de la tension tout en guitare tortueuse. Comme CRAZY HORSE mais avec une tonalité un peu plus « countrysante ». Le début de leur set ensemble débute par OUT ON THE WEEK END et HUMAN HIGHWAY. Des morceaux cool donc, au fur à mesure des titres les morceaux rocks prirent le dessus : j’ai encore du mal à me remettre de l’enchaînement WORDS/ALABAMA/WALK ON. Les longs solos firent leur apparition (un des guitaristes utilisait sa guitare avec un archet comme SONIC YOUTH dont il portait un t-shirt d’ailleurs), les riffs incandescents succédaient aux morceaux plus calmes.
La setlist était « facile » pour plaire au plus grand nombre (sans être putassier pour autant) et on sentait l’émotion autour de nous dans le public. Tout le monde avait des étoiles dans les yeux. Je ne me rappelle plus vraiment à quel moment mais, j’imagine juste avant THE MONSANTO YEARS, il y a eu irruption sur la scène d’hommes vêtus de combinaisons d’un blanc immaculé, des pieds à la tête, mimant l’épandage de pesticides, en lien avec les demoiselles du début. Titre qui, il faut l’avouer passe bien en live, mais j insiste n’apporte rien au schmilblick. Juste avant les rappels, un LOVE AND ONLY LOVE qui a duré pas moins de 25 minutes. Et ô surprise pour finir un CINNAMON GIRL pas encore joué sur cette tournée et WHEN YOU DANCE I CAN REALLY LOVE pour clôturer ces 2h45 de pure bonheur.
Voilà une soirée parfaite qui s est déroulée à Lille pour voir un des derniers des grands, qui se remets en cause presque perpétuellement. De temps en temps, il se plante mais on ne peut pas lui reprocher de faire du sur place. Depuis dix ans, on a eu droit une tournée avec CROSBY STILLS & NASH, un album brulot anti bush (LIVING WITH WAR), un album tout en guitare saturé produit par Daniel LANOIS (LE NOISE), un album avec 87 musiciens (STORYTONE), un disque bizarre enregistré chez jack WHITE, deux albums avec CRAZY HORSE dont un excellent (PSYCHEDELIC PILL)….Et sans compter les multiples sorties live de ses riches archives.
Neil sera toujours « Forever » YOUNG.
Setlist
After The Gold Rush / Heart Of Gold / Long May You Run / The Needle And The Damage Done / Mother Earth (Natural Anthem) / Out On The Weekend / Human Highway / Western Hero / Someday / Words / Alabama / Walk On / Love To Burn / Mansion On The Hill / Country Home / Monsanto Years / Seed Justice / After The Garden / Wolf Moon / Love And Only Love // Cinnamon Girl / When You Dance I Can Really Love
Très bel article, comme d’habitude.
Je ne connais pas très bien Neil Young, juste ses grands classiques. J’y suis allé sans à priori, pour ne pas rater l’occasion de voir cette légende. J’ai adoré les premières chansons, au piano ou à la guitare et harmonica. J’ai apprécié les longs solos et impros de guitares. C’était vraiment un beau concert, une belle découverte. Je regrette juste que le public ait peu participé pendant les chansons: peu d’applaudissements, pas de chants et aussi qu’il se soit si peu adressé au public.
Je suis content de l’avoir vu.
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Merci Nico
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