De retour des Nuits Secrètes… les yeux plein d’étoiles !
Cette année le chouette festival faisait peau neuve par une organisation totalement revue et une toute nouvelle scène. Terminé le beau Jardin aux problèmes d’acoustiques et bonjour à l’Eden !
Même si j’ai pu entendre ici ou là… « où est mon Jardin ? ». Le change a été gagnant, nous offrant un confort d’écoute bien meilleur dans cette magnifique structure Eiffel. Le rapprochement des deux sites (Grande scène et Eden) a aussi permis de supprimer les longs contrôles de sécurité devant chaque scène. C’est un gain de temps et de confort car se faire fouiller en permanence lors du passage de l’une à l’autre des deux scènes faisait monter la nervosité de tous lors de la précédente édition !
Le périmètre festivalier a donc été réduit dans la ville, la délaissant de ces concerts
amateurs dans son centre. Ce qui peut être dommage, donnant moins de convivialité dans les rues principales d’Aulnoye-Aymeries. Mais la sécurité était bien assurée, alors l’année prochaine le festival réinvestira-t-il pleinement le centre-ville ?
Nous avons été plus de 30 000 festivaliers cette année, une belle réussite même si lors de la première journée, on pouvait sentir une fréquentation un peu moins forte que sur les deux jours suivants.
En ouverture de festival, nous avons profité d’un rendez-vous hip-hop/rap de haute volée.
Redécouverte du groupe Dunkerquois UNNO, déjà croisé à La Bonne Aventure en juin. Ce fût une très belle mise en bouche de sons mêlés de machines, de rythmes soul et électro.
Puis sur la Grande scène s’est invité Roméo Elvis & Le Motel, un bruxellois au phrasé proche de ce que l’on entendait à la fin des années 90, début 2000, des mots explicites, un goût de sticker « Parental Advisory Explicit Lyrics » appliqué sur le mic du rappeur belge. Il a comme sa réputation l’indique emporté par son flow ses fans et les quelques curieux déjà présents.
Quittons un peu la scène hip-hop pour rejoindre notre bel Eden… Fishbach s’y produit. Une new wave, un peu rock suave et des accents presque Catherine Ringé-esque ! Pourquoi pas !
Un titre,deux titres puis trois passent… Bien que certains morceaux soient déjà bien connus et que la chanteuse s’installe pleinement sur la scène, il nous manque parfois quelques variations qui auraient fait de ce concert un moment pleinement original. Dommage.
De retour dans l’arène du Hip-hop, les rythmes ternaires proches du sol rebondissent par ricochet entre le S-Crew et le public… Ils nous ont mis la fièvre pendant des heures !!! Oh que oui !
Une prestation scénique faite de feu, d’images des rappeurs et du public vidéo-projetées sur de grands écrans faisant office de décor… Nekfeu était au top, le crew, composé de Mékra, Framal, 2Zer…, se présente fort de l’expérience de sa dernière tournée.
Du feu, de la lumière et la possession totale de la scène et du public, nous ont transporté dans le flow des artistes rap. L’un des moments forts de cette édition 2017 sans aucun conteste !
La deuxième nuit était celle des « têtes d’affiches » mais avant de les accueillir le festival nous a fait goûter de nouveau à quelques artistes déjà vu cette saison sur nos scènes nordistes.
L’Eden s’est enveloppé du son pop et de la voix sensuelle de la géniale chanteuse Ines du groupe Rocky.
Pop/Rock optimiste et humble, la recette de ce groupe lillois qui a déjà su emporter la scène du Grand mix au printemps dernier. Le show proposé était celui d’un groupe pro à qui rien ne manque pour gagner en notoriété. Très belle prestation.
Her, ce groupe sensuel empreint de black music américaine… une réelle sensualité qui pour moi annonçait la prestation de Cigarettes after Sex le lendemain (j’y reviendrai…). Her vu aussi cette saison dans la très bonne salle du Grand Mix n’a pas bénéficié d’une réelle mise en valeur.
A mon avis programmé trop tôt dans la soirée, la luminosité ne pouvait révéler tous les charmes de la musique de ce très bon groupe. Autre bémol, la configuration était différente de celle appréciée à Tourcoing. Il manquait cruellement la présence des choristes qui relèvent les rythmes caressants du groupe.
Alors les claquements de doigts étaient présents bien sûr et le titre, souvent passé sur France Inter, Five minutes a été repris tout frissonnant par le public, c’est vrai ! Ce fût un moment de magie,il nous a juste manqué d’un peu de poussière d’étoile.
Place maintenant aux têtes d’affiche du festival… Le retour de Camille et de son univers inclassable.
Une grande scène parait d’un bleu délavé, presque revenu des 90’s… des choristes danseuses d’un camaïeu de bleus lavé et relavé… Je n’ai pas été conquise ni par la scénographie revival ni par les nouveaux titres de la chanteuse. Même si elle a été généreuse dans son énergie peut-être ne l’a-t-elle pas était assez vis à vis du public. Le seul cadeau de sa prestation à ses fans fût la reprise de « Ta douleur ». La mise en scène est irréprochable certainement, mais il manquait à la chanteuse une sorte de communion avec son public venu pourtant en grand nombre.
Enfin… le voilà ! L’esperluette s’allume en fond de scène et le blond aux cheveux bouclés s’installe.
Il nous a proposé un show réglé au millimètre près et toujours juste, une prestation que j’ai ressentie plus joyeuse que sur la précédente tournée. Oui Julien Doré fait dans la variét… mais il le fait très bien. On ne peut que lui reconnaître son professionnalisme et son implication sur scène.
Proche de son public, il est vrai. Quelques pandas cococâlins ont été invités par le chanteur sur la scène pour laisser un souvenir impérissable à ses jeunes filles grimées aux couleurs de la mascotte du tube de l’été. Les tubes s’enchaînent, quelques notes d’humour dans la scénographie pour nous livrer un moment agréable. Mais il manquait le supplément d’âme, le petit truc un peu original, un peu différent…
Pour terminer cette belle soirée de paillettes et de strass, le groupe Superpoze se pose. Nous laissant sur une fin de deuxième nuit secrète planante. Il nous a fait voyager dans une dimension fantastique,faites d’images de films. Une sorte de retour au calme après une longue nuit de découvertes sonores tout en douceur et rythmes électros.
C’est déjà notre troisième nuit passée ensemble, jamais deux sans trois dit-on… (mais trois nuits par an c’est presque frustrant!), dommage que cette édition se termine déjà. Ce qui est plaisant dans ce festival c’est son ambition intergénérationnelle et bienveillante. On se sent bien aux Nuits Secrètes d’Aulnoye-Aymeries !
Edgär nous a fait commencer cette soirée déjà empreinte de nostalgie. Si vous ne connaissez pas ce groupe, je vous invite à être curieux… Nous avons partagé de la bonne pop, de celle qui vous colle aux tympans. Une pop faites de nuances où l’on ne s’ennuie pas. Ecoutez Slow motion ou encore Two tries (aux légers accents des Beatles). Edgär c’est un duo empreint d’humilité, une petite perle sortie d’une boite à musique dont on voudrait être la petite danseuse qui tourne sur un pied. Il me tarde de les retrouver très vite sur scène.
Le duo laisse place à la révélation de l’année dans mon top 50 perso ! Cigarettes after sex... Tout un programme me direz-vous ! Une session toute en volupté celle de la cigarette partagée, vous savez bien…
Parce que oui c’est de cela dont il s’agit. Le groupe vous plonge dans un état planant, second où la plante de vos pieds ne touche plus le sol. Des Cigarettes after sex partagées à l’Eden…
Quel magnifique programme ! Le chanteur à la voix charnelle et enveloppante irradie de sa présence le public. La musique du groupe Texan a emporté une nouvelle fois son public de fan nombreux cette dernière nuit secrète. Nous avons partagé un réel moment érotico-romantique et tant pis si la vidéoprojection était totalement invisible, le groupe a un peu souffert de jouer si tôt à l’instar de Her la nuit précédente. Je les ai vu ce printemps aussi dans la pénombre d’une salle de concert, j’ai presque retrouvé les sensations vécues ce soir là. Je vous conseille les titres Affection, K (le chanteur
se remémore sa si belle histoire avec une certaine Kristen) ou encore Dreaming of you.
Il me faut maintenant quitter ce moment de caresse sonore pour rejoindre la Grande scène et Mat Bastard. Le chanteur se la joue punk et nonchalant presque agaçant… Oui il a son public, nombreux et content de se plier aux propositions de jeu du personnage. Ça bouge, ça chahute, ça se chevauche,ça se balance, ça se cogne un peu aussi dans la fosse à ciel ouvert aux sons de la voix du maître du jeu.
Mais passé un certain âge, on n’y trouve plus son compte ! Il en faut pour tous et c’est ça qui fait l’intérêt de nos Nuits à Aulnoye-Aymeries !
Je retourne donc terminer ma dernière soirée à l’Eden pour y retrouver François & the Atlas Mountain. Excellent jeu de scène, très bonne prestation, rien à redire. Malheureusement face à la proposition de la Grande scène le public n’était pas assez nombreux pour lancer la machine. Petite déception…
Nos nuits 2017 se referment sur Chinese Man… énergie et bonne humeur pour ne pas se quitter surtrop de spleen. Et le masque sur mon visage, les jambes engourdies par 3 jours d’uneprogrammation éclectique et réussie, je n’ai que cette phrase qui me vient en tête : « Vivement les
nuits de l’été prochain ! »
Textes et photos : Sophie DESREUMAUX