Mardi soir, au club Etoile à Paris a eu lieu l’avant première du film retraçant le concert donné par les Rolling Stones en 2005 au Fonda Theatre à Hollywood. Lors de ce show le groupe a interprété l’intégralité de leur masterpiece STICKY FINGERS sorti en 1971. Une sorti dvd est prévu le 28 septembre prochain chez Eagle Vision.
Notre ami Christophe a assisté à la projection , voici sa review :
Au départ est donc un album extraordinaire, « Sticky Finger« , poids lourd de l’histoire de la musique moderne. Et un groupe, au sommet de son art lors de son enregistrement. Et puis ce concert unique dans un club de 1200 places, il y a 2 ans, pour en fêter la réédition.
Le petit club ou la petite salle et les Stones, c’est régulier à défaut d’être courant.
Mais le fait que le groupe revisite de cette manière un de ses albums est unique dans leur histoire. On ne peut les taxer ici d’opportunistes tant l’expérience « album intégral sur scène » leur est unique. Bonne idée donc. Excitante même. Mais piège absolu….
Hormis « brown Sugar« , les titres de l’album ne font plus trop parti de leur set list récentes et se pogner « sister Morphine » « you got a move« (le titre le plus lent jamais enregistré par le groupe-dixit Mr Richard), « can’t you hear me knocking » (et son final free Latino) ou « Moonlight Mile » s’avère franchement casse gueule tant cela joue avec nos si délicats sentiments 🙂
On parle ici de titres illuminés et magnifiés à l’origine par les interventions sublimement inspirées de Taylor ou Ry Cooder. Si le fichier live des titres de l’album existait déjà depuis deux ans sur ITunes, on découvre ici le concert intégral et les quelques autres titres joués ce soir la.
Et on est pas déçu.
Comme pour le show de Hyde Park, les Stones on mis plus de moyens que pour un filmage Tv. C’est filmé et monté en close contact, ambiance club. On est au plus près du groupe et c’est super plaisant d’en mesurer la complicité autour de ce challenge. Le show est entrecoupé d’interviews, de souvenirs persos de chacun, d’impressions sur l’enregistrement, sans que cela ne soit jamais lénifiant, ni lourd. Juste des souvenirs, quelques anecdotes ou une pensée pour les absents. Quelques traits de couleurs pour se remettre dans le contexte.
Chaque intervention de Charlie est à hurler de rire, les autres sont plutôt au diapason niveau humour ou chaleur humaine. Très sympa et souvent intéressant. On y recherche également celui à qui appartient l’entre jambe et la fermeture éclair de la pochette.
Musicalement, le piège est surtout celui dans lequel pourrait tomber Ron Wood. Stones demeuré illégitime pour certains, mais surtout au jeux de guitare a priori moins créatif et aérien que celui de Taylor. Ronnie s’y attaque avec humilité et application, proposant par exemple une version de « Sister Morphine » absolument dantesque. Les Stones en club, Jagger en parle dans le docu qui accompagne « totally stripped« . Le groupe n’a pas le choix. Lorsqu’il est si proche du public, il est au taquet et retrouve une âme que parfois il perd sur les grandes scène ou en stade. Ici ça joue serré, appliqué, complice. Parfois à la limite, mais toujours dans une atmosphère hyper chaleureuse et super concentrée.
On ne plaisante pas avec ces classiques.
Tout cela se regarde et s’écoute avec un énorme plaisir. Celui par exemple, tout joyeux qu’on peut partager avec Charlie, tellement soulagé et heureux de la version réussie de « can’t you hear me » ou « moonlight mile« .
Petit défaut du film? Le fait que trois titres du debut de concert aient été coupés au montage pour être proposés en bonus du DVD, rejoints par le titre final, une reprise géniale de « Can’t Turn You Loose » titre de Otis Redding.
Les Stones sont une anormalité.
Celle d’un garage band de blues qui a réussi à devenir universel au point de remplir n’importe quel stade de la planète. A travers ce document ou le « totally Stripped » sorti l’an dernier, on se retrouve au cœur du garage et du blues. La base de toute l’histoire, même si ici elle se regarde plus dans le rétroviseur que vers la ligne bleue de l’horizon.
Texte : Christophe KARCHER
Photo : Rockerparis (notre ami, vous pouvez trouver son débrief sur la soirée ICI )