Welcome to Caveland à Lille le 29 juin 2018

Pour sa quatrième édition des soirées Hybris, (comprenez par là une immersion dans un univers artistique et de la démesure) l’Aéronef a mis le paquet ce vendredi 29 juin 2018.

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Trois groupes ont particulièrement retenu mon attention et traduisent l’esprit même de la soirée qui se veut une invitation à quitter les sphères du réel.

Qui mieux que Maulwürfe, le groupe de taupes – oui vous lisez bien – pouvait si bien donner le ton à cette soirée au nom évocateur de « Welcome to Caveland ». C’est dans leurs galeries délirantes que nous accueille donc le groupe de 7 taupes géantes aux pattes griffues (chapeau bas pour la maitrise des instruments ainsi accoutré!) La descente dans leur univers caverneux se fait en même temps qu’une magnifique envolée musicale au son du theremin et de ses mélopées. Les sons électro, les voix gutturales et les jets de flammes achèvent de donner à l’ensemble une atmosphère unique et géniale.

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Derrière la trouble troupe, se trouve l’homme de théâtre Philippe Quesne. C’est d’une rencontre entre lui et les taupes qu’est né le projet musical, c’est lui notamment qui prête sa voix en interview aux créatures un peu indisciplinées il faut bien le dire… Véritable chef d’orchestre de l’ombre donc, il les a emmenés jusqu’au Hellfest l’année dernière. Des taupes au hellfest !

Le deuxième groupe c’est La Colonie de vacances, hyper conceptuel, l’ensemble se compose de quatre formations musicales : Papier tigre, Electric electric, Pneu et Marvin, 11 musiciens plus précisément, positionnées au quatre coins de la salle, et qui jouent simultanément. L’origine remonte à 2010 quand les quatre groupes sont invités à jouer en simultané aux quatre coins de la cour du château de Tours. Ils décident ensuite d’étudier toutes les possibilités d’un tel dispositif et d’en faire le lieu d’une recherche scénique.

Ce soir, la vue offerte des blacons – l’aéronef s’y prête à merveille – est à elle seule significative et rend compte de la manière de chacun d’appréhender l’ensemble.

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Si certains choisissent de rester devant l ‘une des parties du groupe, au devant de l’une des scènes donc, la partie centrale du public forme elle, une unité tournée sur elle-même et portée par l’énergie de l’ensemble. D’autres encore préfèrent arpenter la salle circulairement pour ne pas en manquer une miette. Dans un tel dispositif, chacun y trouve son compte. Pendant cette soirée, c’est visuellement que j’ai pleinement apprécié le moment, mesurant l’immense champ des possibles d’une telle création.

Pour moi le clou de la soirée fut Les Tétines noires, reformé fraichement, le groupe revient avec son sens du décalé-poétique intact. Masques inquiétants, têtes de poupées, nuages de plumes et même homme-objet (mention spécial au pied de micro humain, homme nu, balloté au gré des mouvements du chanteur et qui garde les yeux fermés du début à la fin du concert) ponctuent le concert. Emmanuel Hubaut, à l’origine du groupe n’ a pas perdu une once de son sens de l’esthétisme et fascine par sa classe envoutante autant que par sa voix.

Trois grands moments, pari réussi d’une immersion dans l’art et pendant laquelle on savoure de voyager un peu !

Texte : Marie CAMBON
Photos : Emmanuelle MOUYART

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